En plongée comme en sortie baleine, il est possible de croiser la route de quelques tortues. Nous les voyons souvent respirer en surface et il est parfois possible de les approcher à la nage si vous savez être discret. Pour cela il suffit de suivre les conseils de votre guide |
Les tortues marines sont l’un des groupes d’animaux les plus anciens de la planète. Bien qu’elles soient parfaitement adaptées physiquement et physiologiquement pour vivre en mer, elles dépendent toujours du milieu terrestre pendant l’une des étapes décisives de leur cycle de vie, la ponte et l’incubation des œufs qui se déroulent sur les plages.
Les tortues marines passent le plus clair de leur vie en mer où elles se nourrissent et s'accouplent. Elles se déplacent entre leurs aires d’alimentation et leurs lieux de ponte. Les accouplements ont lieu en mer à proximité des sites de nidifications ou lors des migrations. Ensuite les femelles pondent entre 70 à 200 oeufs selon les espèces, approximativement sur la zone de leur naissance.
Après une période d'incubation d'environ 2 mois, les petites tortues émergent du sable et commencent immédiatement à ramper vers la mer pour nager ensuite jusqu’aux eaux plus profondes où les prédateurs se font plus rares. La vie des petites tortues est risquée : en moyenne seulement une sur mille atteindra l'âge adulte.
Les tortues marines se nourrissent principalement de plantes marines, de méduses, d’ascidies, d’éponges, de corail mou, de mollusques, de crabes, de calmars ou de poissons, selon les espèces. Il semble que certaines espèces peuvent manger tout type d’aliment disponible en abondance. D’autres, comme la tortue verte, chelonia mydas, sont presque exclusivement carnivores au stade juvénile pour ensuite modifier leur régime alimentaire une fois l'âge adulte atteint et consommer alors essentiellement des plantes marines et des algues.
Seulement sept espèces de tortues marines peuplent actuellement les océans de la planète. La tortue caouanne (careta careta), la tortue verte (chelonia mydas), la tortue imbriquée (eretmochelys imbricata), la tortue de Kemp (lepidochelys Kempii), la tortue olivâtre (lepidochelys olivacea), la tortue à dos plat (natator depressus) et la tortue luth (dermochelys coriacea).
Si en Polynésie française 5 espèces de tortues marines sont représentées (tortue verte, tortue imbriquée, tortue caouanne, tortue olivâtre, tortue luth), 2 sont plus facilement observables, la tortue verte et la tortue imbriquée. En revanche toutes sont menacées.
TORTUE VERTE chelonia mydas |
La tortue verte est la seule espèce à pondre en Polynésie. Elle se distingue bien grâce à sa carapace ronde et lisse, et son bec arrondi. Elle possède 2 écailles préfrontales et 4 écailles costales. Son nom provient de la couleur de sa graisse qui est verte. Sa carapace mesure en moyenne 110 cm. Son poids moyen se situe aux alentours de 120 kg. Certains spécimens peuvent peser jusqu'à 400 kg.
Le régime alimentaire varie avec l'âge de la tortue. Elle est d'abord carnivore dans sa jeunesse, sa nourriture est alors constituée de petits invertébrés, d'alevins de poissons, d'œufs de poissons, de méduses et de zooplancton. Elle devient par la suite herbivore, elle broute les prairies sous-marines. Malheureusement la tortue verte est encore braconnée pour sa chair. C’est une espèce menacée d’extinction au niveau mondial !
TORTUE IMBRIQUÉE eretmochelys imbricata |
La tortue imbriquée est reconnaissable à sa tête longiligne et son bec pointu comme celui d’un rapace, d'où son nom anglophone "hawksbill turtle". Les écailles de sa carapace sont superposées les unes sur les autres. Elle possède 4 écailles préfrontales et 4 écailles costales. La tortue imbriquée est la seule à avoir une carapace en dents de scie sur sa partie terminale, les autres tortues ayant généralement les carapaces dentelées de façon arrondie. Sa carapace a un motif de couleur très frappant de taches jaunes, brunes et noires. La couleur de leur ventre va du jaune pâle au blanc, présentant parfois des taches noires.
Sa taille moyenne est de 85 cm pour un poids moyen de 60 à 70 Kg . Elle fréquente habituellement les récifs coralliens en se nourrissant d’éponges, de coraux et d’autres invertébrés marins. C’est une espèce classée en danger critique d’extinction au niveau mondial ! En Polynésie française, les tortues imbriquées ne pondent que très rarement.